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La semaine passée un lecteur de La Presse de la Manche a publié un texte intitulé : "Ils sont fous ces motards !" (voir ci-dessous).
Bien que courtois et plutôt équilibré il n'en constituait pas moins une critique vive du comportement de la grande majorité des motards. Certaines de ses remarques sont à l'évidence justifiées, d'autres montrent que, comme beaucoup de non-motards, il ne comprend pas les raisons de l'attachement des motards à leurs machines ni les raisons qui font que nos machines peuvent apparaître "agressives" aux autres usagers.
J'ai préparé une réponse pour La Presse, au nom de la FFMC 50, avec l'objectif d'essayer de faire comprendre notre pratique.
Le texte est long, j'en suis désolé, mais difficile d'expliquer ce sujet complexe en une ou deux phrases lapidaires.
Pour ceux qui auront le temps de le lire j'espère qu'il apporter des "arguments" pour défendre notre passion commune..

 

 Article de la Presse de la Manche, "Ils sont fous ces motards !" du 28/08/2019 :

Ils sont fous ces motards

 

 En réponse à cette article :

 

Pas si fous ces motards !!

En tant que motard de longue date et membre du Bureau de la FFMC 50 je souhaitais apporter un certain éclairage à propos du « billet d’humeur » de M. Gilles Dieny paru sous le titre « ils sont fous ces motards ! », dans la rubrique « le coin des lecteurs ».

Aucune intention de ma part de créer une polémique ou de réagir par rapport à son évaluation qui est exprimée avec équilibre et mesure, sans agressivité et avec une pointe d’humour en détournant la phrase rendue célèbre par Obélix et Astérix : « Ils sont fous ces Romains ! ».

Sur le fond, la FFMC 50 partage ses observations. Parmi les priorités affichées par notre Fédération figure en première place le « Partage de la route ».

La route n’est ni une piste de Stunt ni un Circuit de vitesse. Sur un circuit ne roule qu’une catégorie bien précise de machines avec une grande homogénéité des compétences. Le revêtement est parfait et tout est prévu pour favoriser les performances avec un haut niveau de sécurité pour les pilotes.

Sur la route, c’est une liste à la Prévert : du piéton au poids lourd, en passant par les cyclistes, les engins agricoles, le bétail en transit ou en vadrouille, et tout le monde circule dans tous les sens.

Circuler sur route est donc définitivement bien plus dangereux que de pratiquer la piste !

Partager la route implique du respect pour les autres utilisateurs et la compréhension de leurs contraintes spécifiques.

En cela les motards ont souvent un avantage sur les autres utilisateurs du réseau routier car ils sont souvent automobilistes alors que l’inverse est beaucoup plus rare.

C’est vrai que les spécificités techniques d’une moto : bruit, accélération liée à son rapport « poids-puissance » font qu’elles peuvent apparaître pour beaucoup d’automobilistes comme « agressives » en particulier quand leurs utilisateurs en rajoutent un peu… .

Toutefois, ces pratiques qui peuvent être agaçantes sont moins dangereuses que certains comportements de conducteurs apparemment plus raisonnables : oubli systématique de l’usage des clignotants, refus de se plier à la règle de non utilisation du téléphone portable... .

Ce préalable du Partage de la route bien posé, venons en à la raison pour laquelle les « motards sont un peu fous »... .

 

De moins en moins d’automobilistes conduisent par plaisir (en dépit des efforts des constructeurs pour faire croire le contraire à travers leurs pubs !). Pour beaucoup, l’automobile est devenue purement utilitaire.

Bien rares sont les motards qui ont choisi le 2 roues uniquement pour ses facilités de circulation et de parking... .

 

S’il n’y avait pas un plaisir particulier à conduire une moto serait-il bien raisonnable d’en accepter toutes les contraintes en retour : inconfort, exposition aux intempéries (pluie, froid, vent..), nécessité de supporter un équipement même lorsqu’il fait chaud, risques inhérents à cette pratique.. ?

M. Dieny invoque pour expliquer la folie des motards une certaine immaturité et une recherche d’affichage de sa virilité..

 

Mais la moto n’est pas le privilège des jeunes hommes qui en sont souvent écartés par le coût des machines et des frais annexes (assurances, entretien). Beaucoup d’hommes mûrs qui ont passé l’âge où l’on a une nécessité vitale de s’affirmer continuent d’être motards et de plus en plus de motardes franchissent le pas apportant un peu de mixité…

La pratique de la moto comporte une dimension « plaisir » indiscutable, difficile à partager pour ceux qui n’en ont pas fait l’expérience.

Contrairement à ce qu’on peut penser la vitesse n’est pas la composante principale de ce plaisir, mais beaucoup plus la mobilité, la maniabilité et l’agilité, la réactivité de la machine liée à sa capacité d’accélération équivalente à celle d’une voiture sportive.

Et bien sûr, le fait d’être le nez au vent, de ressentir tous les éléments, et de faire corps avec la machine, puisqu’elle ne tourne que si on l’incline !

Sur une route appropriée (« Route à motards ») tous ces plaisirs peuvent être ressentis sans devoir rouler à grande vitesse et en roulant à sa main.

Nous ne sommes plus à l’époque d’Easy-Rider, où le motard était synonyme de rebelle, mais pratiquer la moto reste une certaine expression de liberté. Peut-être est-ce cela, en partie, qui peut agacer ceux qui ne sont pas motards.

La vie en Société impose de fixer des limites collectives à ses pulsions d’individualisme et de liberté.

D’où la promotion par la FFMC de cette doctrine de Partage de la Route.

Pour sensibiliser les motards et motardes à cette pratique respectueuse des autres utilisateurs, tout en favorisant le plaisir de la pratique moto, la Fédération insiste sur un autre point fondamental : la formation permanente des motards et motardes.

Apprendre ou réapprendre par la pratique les bons gestes et techniques, les bonnes approches afin de concilier plaisir de conduire avec sa propre sécurité et celle des autres utilisateurs.

Dans ce sens la FFMC 50 regrette l’absence au niveau de la Basse Normandie d’une structure ouverte au « roulage » motos. Un tel circuit permettrait dans des conditions sécurisées aux motards et motardes de bien faire la distinction entre piste et route, d’appréhender de nouvelles aptitudes, de mesurer leurs limites et les conséquences de leurs erreurs. Bref d’acquérir de l’expérience, sans que la moindre de leurs erreurs soit sanctionnée comme sur la route par des dommages graves et parfois irréparables..

Paul Davy

Teurthéville-Hague

 

 Publication de l'article de la réponse dans La Presse de la Manche :

 [ Source : Actu.fr / Presse de la Manche ]

Sécurité routière : les Motards en colère répondent aux critiques des autres usagers


Après de nombreux accidents survenus cet été dans la Manche, Paul Davy, membre de la Fédération des motards en colère, réagit face aux critiques dont sont victimes les motards.

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Les Motards en colère de la Manche militent pour une formation continue des motards et une conduite respectueuse des autres usagers. (©La Presse de la Manche)

 

Circuler sur route est dangereux

Les motards font l’objet de critiques. Qu’en pensez-vous ?

La route n’est ni une piste de stunt, ni un circuit de vitesse. Sur un circuit ne roule qu’une catégorie précise de machines. Le revêtement est parfait, et tout est prévu pour favoriser les performances avec un haut niveau de sécurité pour les pilotes. Sur la route, du piéton au poids lourd, en passant par les cyclistes, les engins agricoles, le bétail en transit ou en vadrouille, tout le monde circule dans tous les sens. Circuler sur route est définitivement bien plus dangereux que de pratiquer la piste.

 

Partager la route implique du respect pour les autres utilisateurs et la compréhension de leurs contraintes spécifiques ?

En cela, les motards ont souvent un avantage sur les autres usagers, car ils sont souvent automobilistes, alors que l’inverse est beaucoup plus rare. C’est vrai que les spécificités techniques d’une moto (bruit, accélération liée à son rapport poids-puissance…), font qu’elles peuvent apparaître pour beaucoup d’automobilistes comme agressives, en particulier quand leurs utilisateurs en rajoutent un peu.

 

Toutefois, ces pratiques, qui peuvent être agaçantes, sont moins dangereuses que certains comportements de conducteurs apparemment plus raisonnables : oubli systématique de l’usage des clignotants, refus de se plier à la règle de non-utilisation du téléphone portable…

 

Un peu de mixité

Certains disent des motards qu’ils sont fous ou immatures…

De moins en moins d’automobilistes conduisent par plaisir. Pour beaucoup, l’automobile est devenue purement utilitaire. Bien rares sont les motards qui ont choisi le deux-roues uniquement pour ses facilités de circulation et de parking. Certains évoquent, pour expliquer la folie des motards, une certaine immaturité et une recherche d’affichage de sa virilité. La moto n’est pas le privilège des jeunes hommes, qui en sont souvent écartés par le coût des machines et des frais annexes (assurances, entretien). Beaucoup d’hommes mûrs continuent d’être motards, et de plus en plus de motardes franchissent le pas, apportant un peu de mixité…

 

La dimension plaisir

La pratique de la moto comporte une dimension « plaisir » ?

Oui. Elle est difficile à partager pour ceux qui n’en ont pas fait l’expérience. Contrairement à ce qu’on peut penser, la vitesse n’est pas la composante principale de ce plaisir, mais beaucoup plus la mobilité, la maniabilité et l’agilité, la réactivité de la machine liée à sa capacité d’accélération équivalente à celle d’une voiture sportive. Sur une route appropriée, tous ces plaisirs peuvent être ressentis, sans devoir rouler à grande vitesse et en roulant à sa main.

 

Nous ne sommes plus à l’époque d’Easy Rider, où le motard était synonyme de rebelle, mais pratiquer la moto reste une certaine expression de liberté. Peut-être est-ce cela, en partie, qui peut agacer les non-motards.

 

Pour une formation continue

La FFMC insiste sur la nécessité d’une formation permanente des motards…

Apprendre ou réapprendre par la pratique les bons gestes et techniques, les bonnes approches afin de concilier plaisir de conduire avec sa propre sécurité et celle des autres utilisateurs. La FFMC 50 regrette l’absence en Basse-Normandie d’une structure ouverte au « roulage » motos. Un tel circuit permettrait dans des conditions sécurisées aux motards de bien faire la distinction entre piste et route, d’appréhender de nouvelles aptitudes, de mesurer leurs limites et les conséquences de leurs erreurs. Bref, d’acquérir de l’expérience, sans que la moindre de leurs erreurs soit sanctionnée, comme sur la route, par des dommages graves et parfois irréparables.

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Paul Davy, de la Fédération française des Motards en colère. (©La Presse de la Manche)